Il était une fois, une jeune éditrice qui travaillait au contact merveilleux des contes de fées et de leurs réécritures. À force d’œuvrer de l’autre côté du miroir, elle a, elle aussi, été envahie de personnages et d’histoires au goût de poussière de fées. Un jour, elle s’est dit « Pourquoi pas moi ? » …

Nous sommes début 2017, l’année précédente j’ai simultanément terminé d’écrire mon premier roman et lancé Magic Mirror. Cette dernière me donne du fil à retordre : nous sommes systématiquement refusés sur les salons près de chez nous si nous ne venons pas avec un auteur. Sauf que nous n’avons qu’un seul titre publié, son autrice (coucou Laetitia Arnould ^^) vit en Bretagne et nous n’avons pas le budget pour dédommager un éventuel déplacement.

Qu’à cela ne tienne, j’ai la solution ! Je vais moi-même écrire un roman pour MME (j’ai le champ libre puisque je suis venue à bout de mon premier manuscrit), comme ça nous aurons notre entrée sur les salons.

Spoiler 1 : je vais mettre plus de cinq années à l’écrire, entre temps nous aurons publié plus d’une dizaine de romans et les festivals nous sont désormais accessibles sans trop de souci.

Mais ça, je ne le sais pas encore. Depuis quelques temps j’ai dans la tête une idée de roman fantasy avec un prince promis au mariage à délivrer d’une malédiction et toute une ribambelle de personnages ( spoiler 2 : l’histoire finale ne ressemble pas vraiment à ça). J’ai aussi un concept : une relation spéciale entre les chevaliers et leurs écuyers (spoiler 3 : ça par contre, c’est resté 😉 ). J’adapte un petit peu mes idées pour que cela colle à une réécriture de conte et me lance joyeusement dans cette merveilleuse aventure …

Je vais mettre près de 6 ans pour venir à bout de ce roman (avec de loooongues périodes de pauses au milieu) mais une fois le premier jet lu et relu et corrigé, je dois me faire violence : je vais devoir le proposer en soumission à Magic Mirror. A mes collègues.

Bonjour angoisse.

Comment s’est passé cette soumission ?

Tous les manuscrits proposés à MME sont anonymisés avant d’entrer au comité de lecture. Néanmoins, nous sommes deux à avoir accès à la boîte qui reçoit les textes et, moi, il me tenait à cœur que personne au sein de l’équipe ne se doute de mon identité. Il fallait donc que même Colombe, la responsable du comité, ne puisse pas me reconnaître.

Pourquoi c’était important ? Pour contrecarrer ce vilain syndrome de l’imposteur. Si d’aventures mon texte était accepté, je ne voulais pas avoir la tentation de me dire « oui mais c’est parce que c’est moi, les filles n’ont pas osé me dire non ». Et, soyons honnête, je ne voulais pas que les futurs lecteurs pensent cela également.

Comment j’ai fait ? J’ai créé une fausse adresse mail avec un pseudonyme, j’ai rédigé une lettre d’intention qui brouillait les pistes en donnant des informations qui ne pouvaient pas me correspondre, mon mari a bidouillé mon fichier texte pour que mon vrai nom n’apparaisse pas dans les métas donnés du document. Et côté éditrice, j’ai justifié ma non lecture de ce manuscrit grâce à mon départ en congé maternité.

Et puis j’ai regretté. Je me suis dit que j’aurais mieux fait d’envoyer ce roman à une autre maison d’édition, qu’assister aux délibérations serait bien trop dur.

Je ne vous cache pas qu’avoir accès aux échanges sans filtres des membres du comité au sujet de mon roman a été quelque chose de terrifiant pour moi. D’ailleurs, je me suis interdit d’aller lire les fiches lectures avant d’avoir eu ma réponse pour être le plus possible dans la posture des auteurices qui nous soumettent leurs manuscrits.

Ceci dit je voyais tout de même passer les débats sur notre plateforme de travail. J’ai d’ailleurs déserté pendant un moment la partie Comité de lecture pour ne pas être obnubilée par ça.

J’ai remis en question l’intégralité de ma vie, mes aspirations pour l’écriture et cette soumission. J’étais persuadée que mon manuscrit ne serait pas accepté. J’ai songé à le retirer avant de recevoir une réponse négative, sans oser sauter le pas.

Et puis, un beau jour d’octobre, le vote pour statuer sur Fleur d’épine a eu lieu et, à ma grande surprise, il a emporté la majorité …


Sandy

Les livres et les bonnes histoires m’ont toujours accompagnée. Dans mes loisirs, comme dans mes études. Après un baccalauréat littéraire, j’ai suivi ma passion jusqu’en licence de Lettres Modernes puis jusqu’en Master à l’intitulé nébuleux (Imaginaires et Genèses littéraires) après lequel j’ai pris une année de pause en pensant me consacrer à mes petits projets trop longtemps remis au lendemain avant de poursuivre mon cursus en thèse. Cette année fut d’une richesse incroyable, j’y ai appris énormément de choses et surtout j’ai entrepris ! J’ai lancé ma chaîne youtube, le présent blog, j’ai fondé Magic Mirror éditions, j’ai écrit mon premier roman et entamé le deuxième … Tant et si bien que la thèse attendra encore un peu

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