Chaque texte publié chez Magic Mirror est un roman qu’on a profondément aimé (on a ni le temps, ni la trésorerie, ni l’envie de travailler des œuvres qu’on a trouvé « juste » sympathiques ou dans lesquels on croit moyennement, d’où notre exigence et notre nombre limité de publications). Mais certains acquièrent le statut de coup de cœur absolu et unanime.

Fin de partie de Mérida Reinhart a été un énorme coup de cœur pour chacun des six membres du comité de lecture qui l’ont découvert. Alors, pourquoi ? Comment ? Je vais essayer de vous parler de ce texte merveilleux …

Fin de Partie, c’est une réécriture d’Alice au pays des merveilles pour la collection Bad Wolf. Elle a donc pour objet l’antagoniste. L’adversaire. La méchante.

La Reine Rouge.

Mais alors comment Alaïs, la discrète flouturière (artisanat qui consiste à coudre des fleurs après les avoir apprivoisées) peut receler en elle assez de ténèbres pour devenir cette cruelle avide de têtes ? C’est ce que ce roman s’attache à raconter, à comprendre, à décortiquer. Avec une poésie et une douceur déconcertantes.

On va  suivre les aventures de cette couturière au talent si particulier, qui se voit confiée par le Roi Rouge, la confection d’une robe d’exception, censée mettre fin à la guerre qui fait rage entre le Royaume Rouge et le Royaume Blanc. Elle ne sait pas, quand elle accepte, qu’elle vient de mettre un pied dans un engrenage qui la dépasse … La fleur chauve-souris a parlé, elle sera la prochaine Reine Rouge. Comment échapper à ce destin implacable ? Comment garder la main de Hatta dans la sienne ? Comment conserver un semblant de raison face à la violence absurde de la Reine Blanche ?

Chaque personnage de roman est attachant, même les plus secondaires. Mon cœur va à Hatta, le chapelier si gentil qui devient fou d’amour et à Chester, le chat de la lune, si malicieux et si lucide. Mais le chevalier de cœur est aussi remarquable, comme le dodo, le Roi Blanc, le lièvre de mars …

Mérida Reinhart s’est attachée a trouver une explication pour chaque folie de Lewis Carroll. J’adore celle autour du lapin, de son retard permanent et la cruauté de la reine envers lui, mais je vous laisse le plaisir de découvrir.

Elle a un talent merveilleux pour s’approprier l’univers de Carroll sans jamais le trahir. Le Wonderland de Mérida est aussi charmant que terrifiant.

Au milieu de ces fleurs à qui il faut faire causette pour qu’elles acceptent d’être cousues, entre les souris arc-en-ciel et les hérissons pelotes, un malaise plane, une ombre règne. On sent toute l’intensité du drame prêt à se jouer, du dilemme qui déchire l’héroïne.

Si Fin de Partie est si touchant, s’il fait partie de ces livres qui nous imprègnent encore longtemps après les avoir refermés, c’est parce qu’il aborde des sujets profondément universels qui me parlent de façon viscérale. Il nous parle du destin, du libre arbitre et de l’importance (ou non) de nos choix. Tout au long de l’histoire Alaïs se trouve confrontée à des choix qui paraissent anodins. Deux portes différentes pour entrer dans la salle du trône. Telle ou telle fleurs pour la maudite robe ? Ce chemin, ou celui-là ? « Sommes-nous donc tous coincés dans une histoire déjà écrite ? » (comme demande si justement ma douce Marie)

L’ouvrage refermé, on ne peut s’empêcher de se demander ce qu’aurait été la trajectoire des personnages si un de ces choix avait été différent. C’est ingénieux de la part de l’autrice, c’est fort, c’est puissant. Et ça me donne des frissons. La fin douce-amère m’a bouleversée à chaque lecture lors du processus éditorial.

C’est un texte magique, beau, féerique, terriblement bien écrit, passionnant, émouvant, intelligent, il vous chamboule, vous émerveille et vous laisse des larmes au coin des yeux et des étoiles dans le cœur.

Même s’il n’avait pas été édité chez Magic Mirror, il aurait définitivement fait partie de mes coups de cœur de l’année, et de ces livres qui je conseillerais à tout le monde.

Pour le découvrir c’est par ici !


Sandy

Les livres et les bonnes histoires m’ont toujours accompagnée. Dans mes loisirs, comme dans mes études. Après un baccalauréat littéraire, j’ai suivi ma passion jusqu’en licence de Lettres Modernes puis jusqu’en Master à l’intitulé nébuleux (Imaginaires et Genèses littéraires) après lequel j’ai pris une année de pause en pensant me consacrer à mes petits projets trop longtemps remis au lendemain avant de poursuivre mon cursus en thèse. Cette année fut d’une richesse incroyable, j’y ai appris énormément de choses et surtout j’ai entrepris ! J’ai lancé ma chaîne youtube, le présent blog, j’ai fondé Magic Mirror éditions, j’ai écrit mon premier roman et entamé le deuxième … Tant et si bien que la thèse attendra encore un peu

1 Commentaire

Marie Barbaria · le 15 novembre 2021 at 9:38

🙂 Je rougis !
Si je ne le connaissais pas déjà, ton article me donnerais une envie folle de le découvrir. !!

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